Noces de minuit by Lucinda Brant

Noces de minuit by Lucinda Brant

Auteur:Lucinda Brant [Brant, Lucinda]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9781925614541
Éditeur: Sprigleaf


PARTIE II

LA FRANCE DE LOUIS XV

TREIZE

PARIS, 1770

Sir Gerald et Lady Mary Cavendish recevaient pour une soirée quelques connaissances triées sur le volet qui venaient d’arriver à Paris afin de célébrer le mariage du Dauphin avec la jeune princesse d’Autriche, Marie-Antoinette. Le mariage royal avait lieu dans la capitale française et, pour marquer un évènement historique d’aussi bon augure, tout Paris était en fête. Bals, raouts, concerts en plein air, opéras, feux d’artifice et une centaine de spectacles gratuits avaient été organisés pour la société parisienne, qu’elle soit riche ou pauvre. La ville entière baignait dans une ambiance festive. Des cartons d’invitation allaient et venaient entre les salons dorés de la société. Chaque invitation était acceptée, l’occasion d’exhiber un visage maquillé ou une coiffure tendance haute et poudrée, ne serait-ce que pendant une demi-heure, avant de partir à toute allure sur une chaise à porteurs pour rejoindre l’atmosphère parfumée capiteuse de la prochaine soirée.

Et pourtant, malgré l’environnement typiquement français – les meubles recouverts de feuilles d’or, les parquets lustrés et les murs à panneaux blancs et bleus –, la soirée des Cavendish était on ne peut plus anglaise. Les invités étaient soit des membres de l’ambassade anglaise, soit de jeunes Anglais qui passaient par Paris au début de leur Grand Tour, des gens avec qui Sir Gerald, qui avait une oreille déplorable pour l’apprentissage des langues et ne connaissait donc pas un mot de français, pouvait avoir une conversation décente. Contrairement aux nobles français, avec leurs pépiements et leur maquillage efféminé, les quelques invités de Sir Gerald connaissaient sa valeur en tant que membre privilégié de la famille du duc et de la duchesse de Roxton. Il avait une supériorité naturelle sur ces Anglais.

Il se félicitait du bon déroulement de la soirée en observant la grande cour carrée, son avenue de châtaigniers, ses allées de graviers, ses fontaines et ses buissons illuminés par la lumière vacillante des flambeaux. À la sortie sud, l’imposant portail en métal noir et doré les séparait du reste du monde qui déambulait dans la rue Saint-Honoré.

Sa femme avait été une hôtesse parfaite, et ses invités convenablement impressionnés par ses relations nobles, et l’environnement correspondant. Après tout, il faisait partie des quelques membres privilégiés de la famille à qui l’on avait donné accès à l’un des immenses appartements de l’Hôtel Roxton : un ensemble de bâtiments du dix-septième siècle, composés de quatre étages, aux toits mansardés, impressionnants en taille et en style même selon les standards parisiens.

Mais tandis que Sir Gerald sirotait l’excellent bordeaux du duc et inspectait le paysage aristocratique avec son habituelle arrogance pompeuse, il resta tracassé par le spectre de sa sœur récalcitrante et de ses folles demandes.

Chaque matin, il se réveillait en espérant que Deborah ait retrouvé ses esprits et qu’elle accepte son mariage arrangé. Chaque jour, elle le décevait. Il en avait à peine cru ses yeux quand il avait lu sa lettre, dans laquelle elle le maudissait de l’avoir mariée au marquis d’Alston. Il s’était attendu à ce qu’elle lui exprime



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